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Système politique

Le Maroc se définit comme une monarchie constitutionnelle. Le roi Mohammed VI est monté sur le trône alaouite en 1999 après la mort de son père, Hassan II, qui a dirigé le pays d’une main de fer durant près de quatre décennies, avant d’entamer une série de réformes politiques afin de pérenniser sa dynastie face à la pression internationale et à la situation économique et sociale difficile que connaissait le pays.

 

La parenthèse des années 2000

Au début des années 2000, ce contexte d’entre-deux règnes a autorisé l’éclosion d’une nouvelle presse indépendante, qui, en participant à l’émancipation de l’opinion publique et bénéficiant du soutien d’une société civile énergique, a constitué un réel contre-pouvoir en faveur des valeurs de progrès social et de démocratie. Toutefois, suite aux attentats  à caractère islamiste de 2003 (à la mesure d’un mini-11 septembre pour le Maroc), cette transition démocratique encore bourgeonnante connaît un tour de vis sécuritaire, notamment au nom de la lutte contre la menace terroriste. La presse institutionnalisée au ton lisse est alors protégée et encouragée politiquement et économiquement, muselant la presse indépendante qui luttait pour son affranchissement des pesanteurs politiques et sociales.

Combattus, nombre de médias avant-gardistes ont été laminés par la censure, les procès politiques et l’endoctrinement d’Etat sacralisant l’idée de la stabilité du pays et de la défense du trône. Des voix critiques ont été poussées à l’exil, des journaux condamnés à la faillite, des journalistes expérimentés et talentueux forcés à abandonner leur métier, des rédactions dispersées, des titres délibérément coulés. En parallèle, le paysage audiovisuel a été fortement encadré.

La montée d’une nouvelle forme de nationalisme

La vague des printemps arabes de 2011 a contraint le roi Mohammed VI à faire adopter dans l’urgence une nouvelle Constitution promettant un partage plus équitable des pouvoirs. Votée à 98,50% des voix, cette nouvelle constitution est entrée en vigueur le 1er juillet 2011. Alors que d’autres pays de la région ont sombré dans les guerres, la violence, l’instabilité de l’après-révolution ou le retour en force de régimes autoritaires, le Maroc a fait valoir ses avancées à petits pas en faveur d’une ouverture politique et de la reconnaissance graduelle des droits de l’Homme, vantant sa tempérance.

Si les puissances occidentales le présentent depuis comme un modèle de gouvernance dans un environnement régional en déliquescence, le Maroc a en réalité renforcé la logique d’une « monarchie exécutive » concentrant l’essentiel des pouvoirs entre les mains du roi et son premier cercle de conseillers. Le gouvernement, censé avoir la main sur le politique tout comme les pouvoirs législatifs et judiciaires, ne constitue en réalité qu’une caisse de résonance des décisions prises par ces derniers.

Aussi, alors que la montée en force de la presse numérique chamboule le paysage médiatique, les héritiers de la parenthèse des années 2000 ont pris le maquis sur internet, où la frange sécuritaire du pouvoir occupe le terrain de manière croissante. Très influente, notamment grâce à la puissance des réseaux sociaux et dopée par des financements occultes, cette presse majoritairement digitale constitue aujourd’hui le miroir grossissant d’une société abreuvée par la montée d’une forme nouvelle de nationalisme défendant le tout-sécuritaire, la prééminence de la technocratie royale, le rejet des valeurs universelles jugées exogènes et incompatibles avec la « spécificité marocaine » et les « constantes de la nation ».

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